Pilato, un chanteur dont le vrai nom est Fumba Chama, a dû fuir la Zambie il y a un mois après avoir reçu des menaces de mort. Une de ses chansons, dont le titre est Koswe Mumpoto ou « un rat dans la casserole », est perçue comme une critique du président Edgar Lungu. Ce n’est pas forcément faux.
Pour les défenseurs des droits de l’homme, c’est une nouvelle atteinte à la liberté d’expression. Cette chanson, Koswe Mumpoto, où il est question de rats qui ne peuvent s’empêcher de tout dévorer, est interdite d’antenne en Zambie. Les autorités zambiennes se seraient senties visées. Ce n’est pas l’auteur de cette fable, Pilato, qui va les contredire.
« C’est bien évidemment une allusion aux dirigeants qui, au lieu de servir l’intérêt public, se servent eux-mêmes. Je vise, bien entendu, le gouvernement, mais aussi les Églises et les autorités locales. Je ne parle pas des dirigeants en particulier mais de nos dirigeants en général», a-t-il fait savoir à RFI.
Cette chanson a valu à Pilato, qui a déjà été arrêté deux fois, des menaces de mort sous la forme d’une vidéo. Il assure qu’elle lui a été envoyée par la jeunesse du parti au pouvoir, qu’il assimile à une milice. Le chanteur n’a pas alerté la police, estimant qu’elle serait impuissante, et a préféré s’exiler.
« Quand je déprime, je me demande si ça vaut la peine. Mais je crois que c’est un juste combat, un combat nécessaire, parce que si on ne le livre pas maintenant, peut-être que demain sera trop tard. »
Pilato espère qu’il pourra quitter l’Afrique du Sud au plus tôt. Il ne veut pas abandonner la Zambie, dit-il, à « une bande de truands ».
Amnesty International dit regretter la volonté « de certains » en Zambie de faire taire des voix dissidentes. De son côté, Sunday Chanda, le porte-parole du Front patriotique, le parti au pouvoir, assure que Pilato se trouve en Afrique du Sud, non pas pour des raisons politiques, mais économiques.
Source, RFI.
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