Le Comité de suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH) en province du Sud-Kivu a organisé un dialogue sur la protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (DDH). Tenue ce 31 mai 2023 à l’Hôtel Exodus dans la ville de Bukavu, la séance a réuni autour d’une même table les DDH et les autorités politico-administratives et sécuritaires.
C’est dans l’objectif de permettre aux DDH et journaliste d’exercer leur travail de défense des droits humains dans un environnement sécure que cette activité a eu lieu, entendu que le contexte est dominé par le processus électoral déjà encours.
Dans son exposé donnant lieu à l’ouverture du débat, Maître Pascal MUPENDA, Directeur des Programmes de Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) et Lead du CMPDDH en province, est passé en revue les instruments et mécanismes de protection des défenseurs des droits humains qui promeuvent les droits des DDH.
« Le journalisme et l’activisme ne sont pas de crimes »,
a-t-il insisté tout en rappelant ces différents instruments et mécanismes aussi bien au niveau local, national, régional qu’international.
Pour les instruments, par exemple, il a évoqué l’Edit provincial portant protection des DDH et journalistes promulgué depuis 2016 au Sud-Kivu. Il a également fait mention de la proposition de loi portant protection et responsabilité du DDH congolais qui a été adoptée à l’Assemblée National en décembre dernier et dont le processus se poursuit au Sénat.
Au niveau national, il a cité déclaration de Grand Baie du 16 avril 1999, la déclaration des NU sur les DDH (1998) ; les lignes directrices de la Suisse sur les défenseuses et défenseurs des droits humains, et bien d’autres.
L’une des grandes résolutions auxquelles ont abouti les échanges est celle « d’assurer la sécurité des défenseurs des droits humains et ne pas les confondre aux opposants en cette période électorale ».
Hormis les recommandations formulées à l’égard des DDH appelés à faire toujours preuve de professionnalisme afin de s’éviter les ennuis avec les services, les autorités se sont dites prêtes à collaborer étroitement avec les DDH et beaucoup plus durant cette période électorale. En même temps, elles « veilleront » à ce que ceux qui exercent dans des zones de conflits ne soient pas assimilés aux rebelles ou aux ennemis de la république.
Dialogue avec les autorités provinciales sur la protection des DDH au Sud-Kivu. Photo de famille à l’Hôtel Exadus. Crédit Deboutrdc.net
Tout encourageant les DDH à toujours exercer leur travail avec professionnalisme, les autorités présentes ont réitéré leur vœu de voir la loi portant protection et responsabilité du DDH en RDC adoptée à son tour au Sénat et par la suite promulgué afin que les DDH exercent leur travail sans entrave.
Signalons que cette activité a connu l’appui financier du consortium la Voix de Sans Voix (VSV), DIAKONIA, Information Juridique Multisectorielle (SOS IJM), Agir Ensemble pour les Droits Humains (AEDH) et FDAPID dans le cadre du projet PP-DDH.
Ont pris part à ces échanges, la Mairie de Bukavu, la Police Nationale Congolaise, l’Agence National de Renseignement, le Commissariat Générale en charge de la justice et droits humains, la Division des Droits Humains, la Division de la Justice, la Commission Nationale des Droits de l’Homme et la commune d’Ibanda.