Le décès subit d’un avocat chinois spécialisé dans les droits humains suscite l’émoi et plein d’interrogations.
Un avocat chinois spécialisé dans la défense des droits de l’Homme est mort brutalement lundi à l’hôpital d’une insuffisance hépatique. Il ne buvait cependant pas d’alcool et semblait en bonne santé un mois plus tôt.
Li Baiguang est mort à l’hôpital militaire numéro 81 de Nankin, dans l’est de la Chine, a annoncé à Reuters une personne directement au courant de l’affaire. «Il est soudainement tombé malade et les tentatives pour le sauver ont échoué. Et il est mort. Il n’avait pas fait de bilan de santé récemment, aussi ne savons-nous pas s’il y avait une cause à long terme.» L’hôpital s’est refusé à tout commentaire.
Marié et père d’un fils de huit ans, Li Baiguang rencontrait régulièrement de hauts responsables aux Etats-Unis. En 2008, il avait été récompensé par la National Endowment for Democracy (NED), une fondation de Washington financée en grande partie par le Congrès des Etats-Unis, pour son travail de défense des pasteurs chrétiens arrêtés en Chine.
«C’est très improbable»
Bob Fu, un Sino-Américain basé aux Etats-Unis qui était l’ami de Li Baiguang, a déclaré qu’à ses yeux cette mort était suspecte. Il a évoqué plusieurs décès d’importants défenseurs des droits de l’Homme pour insuffisance hépatique, alors qu’ils étaient en détention ces dernières années.
Li ne buvait pas d’alcool et ne fumait pas. Avoir un foie qui lâche du jour au lendemain à l’âge de 49 ans, c’est très improbable», a déclaré Bob Fu. Il a ajouté que son ami avait l’air «parfaitement bien» quand il l’a vu ce mois-ci à Washington, où il se trouvait pour des réunions avec des responsables américains.
Li Baiguang avait été interpellé par les autorités auparavant, notamment en octobre dernier, a ajouté Bob Fu. Il a dit ne pas savoir si l’avocat avait été interrogé plus récemment par les autorités.