JIDH:  PPI documente 294 cas des violations et abus contre les DDH, les journalistes et les médias en RDC entre Janvier-Novembre 2022

 

L’humanité entière commémore doublement la journée internationale des défenseurs des droits humains et celle des droits de l’homme (journée de la déclaration universelle des droits de l’homme), respectivement le 09 et le 10/12/2022, sous le thème, «Dignité, liberté et justice pour tous ».

En cette occasion, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), une organisation de droit congolais œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains, tire la sonnette d’alarme au regard des violations et abus continuent des droits humains, et particulièrement à l’égard des défenseurs des droits humains, des journalistes et des médias en République Démocratique du Congo.

PPI note que, du 1er janvier au 10 décembre 2022, au moins 294 (deux cent nonante quatre) cas des violations et abus contre les défenseurs des droits, les journalistes et les médias, sont déjà documentés en RDC, à travers son feuillet mensuel de monitoring. Ces violations sont plus constituées d’assassinat, menace, arrestation et détention arbitraire, harcèlement judiciaire, intimidation, cambriolage des bureaux et des véhicules des DDH, journaliste et activistes pro démocratie ainsi que de coupure des signaux de plusieurs médias.

D’après ces différents rapports de PPI, l’évolution des cas des violations et abus évoqués se présente de la manière ci-après :

Evolution des cas de violations des  droits des DDH, des journalistes et des medias
Evolution des cas de violations des droits des DDH, des journalistes et des medias. 

PPI rappelle en plus que dans des zones en proies aux conflits armés, surtout dans la partie Est du pays, nombreux DDH ont fui leurs milieux, parmi des milliers des déplacés qui sont cantonnés dans des camps ou qui sont dans des familles d’accueil à Goma et dans d’autres provinces.

Paraphrasant le Prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege, « il n’y a pas de paix sans justice », Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), condamne ces violations et abus à l’égard des défenseurs des droits humains et formule les recommandations ci-après :

  1. Au Président de la République, d’/de :

–          Adresser officiellement une requête au conseil de sécurité des nations unies sollicitant la mise en place d’un Tribunal Pénal International pour le Congo, et au Conseil d’y faire droit, et/ou les chambres spéciales mixtes, afin que les auteurs des crimes graves commis en RDC depuis des décennies soient punis, gage de la consolidation d’un Etat de droit ;

–          Présenter officiellement le Prix Nobel de la Paix 2018, Dr Denis Mukwege au Peuple congolais, à travers les deux chambres du parlement, réunies en congrès, au regard de son influence dans le processus de paix et de lutte contre l’impunité en RDC.

  1. Parlement :

–          de voter la proposition de loi relative à la protection et responsabilité du défenseur des droits de l’homme en République Démocratique du Congo, mais également la proposition de loi sur l’accès à l’information, en vue d’améliorer l’environnement de travail des DDH et des journalistes.

–          Interpeller le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur pour son ingérence dans le travail des assemblées provinciales et le chao entretenu dans plusieurs provinces, particulièrement au Sud-Kivu, Maniema et au Sankuru, au travers des décisions intempestives à l’encontre des normes démocratiques.

Au gouvernement: 

 de prendre des mesures pour limiter l’interférence du vice-ministre et ministre de l’intérieur dans la gestion des provinces, particulièrement à l’égard du travail des assemblées provinciales.

  1. Aux services de sécurité et particulièrement la police, l’ANR et la justice d’/de :

–          Eviter de servir de marchepieds aux politiciens et autorités politico-administratives qui recourent à eux pour couvrir leur mauvaise gouvernance ou pour se maintenir au pouvoir en violation des textes et lois de la république, ce qui accentuent les violations des droits humains ;

–          Enclencher des enquêtes et des procédures judiciaires à l’endroit des personnes citées par nombreux rapports de PPI comme auteures des violations et abus contre les DDH, journalistes et activistes pro démocratie dans plusieurs provinces ;

–    Assurer la sécurité des DDH et des journalistes dans l’exercice de leur travail, l’activisme et le journalisme n’étant pas un crime.

Fait à Kinshasa, le 10/12/2022

Pour PPI

Maitre Pascal MUPENDA

Directeur des Programmes RDC